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 L'Extase et l'Agonie

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olivier
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MessageSujet: L'Extase et l'Agonie   L'Extase et l'Agonie EmptyJeu 1 Déc à 9:51

Cette histoire est un conte de fée moderne et cruel.
Elle nous dit qu’un jour ou l’autre, on peut tout nous prendre. Sauf notre histoire malheureusement.
C’est un thriller. C’est une allégorie.
Elle s’appelle :


L’extase et l’agonie

Scène un : (Extérieur jour. Beau temps)

Un homme est allongé sous un arbre, dans son jardin. L’arbre est un pommier dont les branches sont torturées mais les fruits magnifiques.
Il croque avec délice une pomme en surveillant négligemment ses gamins qui jouent. Il se couvre les yeux d’une pellicule photo, et observe quelque chose dans le ciel.

(Intérieur jour puis nuit)

Les deux enfant jouent aux cow-boys et aux indiens, bien qu’ils soient tous deux habillés en Amérindiens. Ils filent à travers le jardin, se poursuivent dans la maison, se bousculent, et tombent en arrêt devant une vieille photographie encadrée.
Un homme sans âge y est entouré de deux adolescents. L’un d’entre eux est leur père, l’homme sous l’arbre.

D’un seul coup, il fait noir dans la maison. C’est une éclipse solaire. Les enfants sont tétanisés. Ils se regardent comme s’ils avaient compris quelque chose. Puis ils se jettent sauvagement l’un sur l’autre.

Leur jeu prend un tour féroce, inquiétant. Ils se jettent des objets au visage, courent en tout sens, s’insultent.
L’un d’entre eux se précipite dans la chambre du père à l’étage, se saisit d’un pistolet trop gros pour lui et fait feu sur son frère qui est sur ses talons. Son visage n’exprime plus qu’une haine brûlante.

Scène deux : (Extérieur jour. Ciel très couvert. Pluie)

L’homme est allongé dans une ruelle à l’arrière d’un bar. Il est toujours habillé de la même façon, mais ses vêtements sont trempés par la pluie. Le ciel est gris et menaçant. Il semble ivre ou groggy. La pellicule photo gît a côté de lui. Dans sa main, il tient toujours la pomme entamée qui grouille maintenant de vers.

Terrorisé, un clochard l’observe dans un coin, en tentant d’éviter son regard.
L’homme se lève en titubant, et tente de rejoindre la rue principale. Il semble ne pas comprendre ce qu’il fait là.

Il semble heurté de plein fouet par le faisceau d’une lampe torche derrières lequel se tapissent des ombres monstrueuses.
L’homme esquisse un geste de protection. A cet instant, l’ampoule éclate, révélant deux policiers interloqués.


Scène trois : (Intérieur jour. Hôpital)

L’homme pénètre dans un hôpital, en compagnie de l’un des policiers. Il fait vraiment peine à voir. Le bruit, l’odeur, les lumières semblent l’agresser.

Le policier qui l’accompagne est l’un des deux qui l’ont retrouvé au bar. C’est un homme jeune, à peine sorti de l’adolescence. Il fait preuve de beaucoup de sollicitude à son égard.

Dans la pièce suivante, une femme est plongée dans la contemplation d’un petit garçon hagard habillé en indien, dont les pleurs maintenant secs ont fait couler les peintures de guerre.
Le petit garçon est derrière une vitre rayée (un miroir sans tain d’une salle d’observation clinique) entouré de jouets d’hôpitaux cassés, et subis sans répondre l’interrogatoire d’un vieux psychiatre.

L’homme pause sa main sur l’épaule de la femme. On voit distinctement son alliance.
Sans se retourner, la femme remonte sa main, portant la même alliance, et plonge ses doigts dans ceux de son mari.

Il y a enfin un échange de regard. Celui-ci est terrible.
Le beau visage de la femme est ravagé. Son regard est comme une gifle chargé de tout le dégoût, le reproche, et la peine du monde.

Elle rejette violemment la main, quitte la pièce et disparaît.


Scène quatre : (Intérieur jour. Hôpital).

Toujours flanqué du même policier et du vieux médecin, l’homme se trouve dans une autre chambre de l’hôpital.

Sur le lit, une petite forme est entièrement couverte d’un drap blanc.

Le médecin, très professionnel, soulève délicatement la couverture pour révéler un petit corps qu’on n’aperçoit pas.

L’homme acquiesce : il reconnaît bien son enfant. Il regarde les deux autres qui acquiescent à leur tour
Ils le laissent seul dans la chambre.

L’homme s’effondre enfin et pleure toutes les larmes de son corps. Autours de lui, la pièce semble se déformer. Il lâche enfin sa pomme pourrie qui laisse une traînée de vers jusqu’à sous le lit du fils.

L’homme est rappelé à la réalité par le téléphone d’hôpital qui sonne au chevet du mort ( ?) .

Il décroche, semble surpris, et parvient finalement à articuler : « Papa ? ».
(Intérieur jour. Crépuscule)

Au bout du fil, le vieil homme (celui qui apparaît sur la photo de la scène un) répond :
« Il est arrivé quelque chose, n’est-ce pas ? » .

Par sa fenêtre, le regard du vieil homme erre dans son jardin pour se fixer sur un vieil arbre tordu au feuillage magnifique (un pommier issu d’une greffe sur un autre arbre dont on ne distingue pas l’espèce).
Dans le feuillage rayonnant, tous les fruits ont pourri.
« Tu dois venir me voir. Très vite. Ta vie en dépend. »


Scène cinq : ( Extérieur jour. Crépuscule. Pluie)

Dans la ruelle, un homme en raincoat s’amuse a tabasser le clochard de la scène deux. Celui-ci hurle qu’il n’a rien vu.

L’agresseur opine (on ne le voit que de dos), et l’achève en lui fracassant le crâne.
D’une main gantée de Latex, il lui introduit une belle pomme rouge (appétissante) dans la bouche pour la sceller définitivement.

Puis, délicatement, il se penche pour récupérer un négatif photo froissé dans la main du mort ( le même que l’homme avait devant les yeux pour regarder le soleil dans la scène un ) .


Dernière édition par le Jeu 1 Déc à 9:56, édité 1 fois
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olivier
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MessageSujet: Re: L'Extase et l'Agonie   L'Extase et l'Agonie EmptyJeu 1 Déc à 9:52

Scène six : (Intérieur nuit).

Par un entrebâillement de porte, on aperçoit le petit traumatisé qu’un infirmier relie au monitoring. Il est allongé sur un lit d’observation a montants de métal, et des sangles cotonneuses enserrent ses mains et ses pieds.

Sa mère s’éloigne sans entendre les paroles rassurantes du vieux psy qui l’a accompagné.
Elle marche en tentant de se montrer insensible à l’ambiance lourde de la section neuro de l’hôpital, celle où l’on soigne les agités.

Dans la chambre, un gros infirmier suant pose des perfusions sur le corps de l’enfant.
Il s’attarde un peu trop sur son corps dénudé.

Le regard du petit est toujours aussi vide. Il semble fixer les branches d’arbres qui sont comme des ombres chinoises menaçantes à la fenêtre.
Il y a beaucoup de vent cette nuit.

Lentement, l’infirmier le recouvre jusqu’au coup, et caresse le corps de l’enfant avec l’ombre de sa main.



Scène sept : (Intérieur jour. Matinée)

Gros plan sur un immense crucifix. L’homme se réveille sur une sorte d’hôtel d’Eglise. Partout, des cierges, ex-voto et autres bondieuseries.

D’autres accessoires moins évidents sont également accrochés aux murs. Fouets, cagoules, godemichés… Un habit de nonne froissé est mêlé à ses propres habits sur le sol.
Nous sommes dans le cabinet de travail d’une prostituée.
Une jeune fille étonnamment saine est en train de se maquiller devant son psyché.
Elle s’approche de l’homme, lui demande si ça lui a plu et lui fait gentiment comprendre qu’elle attend d’autres clients.
« Tu ferais mieux de rentrer chez ta femme ».
« Je vais divorcer. Je rentre chez mon père ».

Il enlève son alliance et la lui glisse dans une poignée de billets. Il part sans se retourner.

Emue comme une petite fille, la prostituée regarde l’alliance comme une première communiante recevant l’hostie.
Elle la dépose sur les mains jointes de la vierge dans sa chapelle miniature, s’agenouille humblement et prie sincèrement, au milieu de son attirail SM.


Scène huit : (Intérieur jour)

L’homme au raincoat (scène 5) brise les scellées de police et pénètre dans la maison de la scène 1. (On ne voit jamais nettement son visage, bien entendu).

Son attention est attirée par la photo devant laquelle les enfants avaient bloqué. Il la sort de son cadre, la plie, et la met dans sa poche.

La maison vide ne donne pas l’impression qu’un drame s’y est déroulé. L’homme grimpe à l’étage, pénètre dans la chambre ou le meurtre à eu lieu (la chambre des parents).

Sans prêter attention a la large flaque de sang, il ouvre un placard et s’empare d’un costume et d’effets personnels masculins.

Satisfait de son vol , il considère enfin la flaque et les murs souillés de sang.

Il trempe son doigt dans la mare coagulée, et le porte à sa bouche avec gourmandise.


Scène neuf : (Extérieur jour)

Il fait très beau. L’homme est assis sur un banc public, à l’extrémité d’un parc boisé, à coté d’un taxi phone. Il porte toujours ses vêtements de la veille et n’est pas rasé.
Machinalement, il masse la tache claire de l’annulaire, ou se trouvait son alliance de mariage.

Il y a énormément d’enfants : c’est l ‘heure où ils vont à l’école. Inexpressif, l’homme suit du regard une bagarre entre deux gamins, en arrachant machinalement des feuilles d’un buisson près de lui.

Il se lève à l’arrivée de son taxi et part sans un regard en arrière (les deux gamins se battent toujours).

Bien que tout soit verdoyant, le buisson d’où il arrachait ses feuilles semble sortir du cœur de l’hiver : il ne porte presque plus rien, et est complètement rabougris.


Scène dix : (Intérieur jour).

L’homme au raincoat est assis au bord du lit d’un hôtel bon marché.

Face à lui, une femme prépare un thé sur une minuscule kitchenette. Elle se retourne : il s’agit de la mère de l’enfant.

Elle affecte une jovialité forcée. Manifestement, elle fait tout pour ne pas penser au drame. Elle pose le plateau sur le lit, s’assit à côté de l’homme. Essaie de maintenir la conversation.
Elle fait les questions et les réponses.

« On ne s’était pas vu depuis…le mariage ? C’est tellement gentil d’être venu tout de suite. »

L’homme au raincoat écoute. On voit enfin son visage. Il ressemble au père de l’enfant décédé. La femme reprend.

« Je sais que tu es en froid avec ton frère ».
Le visage change lentement d’expression au fur et à mesure.

« Je vais le quitter tu sais ». Elle a l’air perdu.

Elle éclate en sanglot.

L’homme au raincoat l’attire contre lui, la berce un moment, puis l’embrasse.
Elle glisse sur le lit toujours secouée de sanglots, et le laisse lui faire l’amour.
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olivier
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MessageSujet: Re: L'Extase et l'Agonie   L'Extase et l'Agonie EmptyJeu 1 Déc à 9:53

Scène onze : (Extérieur jour. Images ‘Sépia’)

La scène ressemble beaucoup à la scène un, mais est brumeuse comme un souvenir.
Cette impression est corroborée par la teinte inhabituelle des images (Sépia ?) et l’habillement des protagonistes à la mode d’il y a trente ans.

Deux enfants déguisés en chevalier se poursuivent dans un jardin et passent devant un homme dans la fleur de l’âge habillé en jardinier.

Ce dernier s’occupe d’un jeune arbre sur lequel a été greffé il y a quelques années la pousse d’un pommier. Quoique d’aspect étrange, l’arbre est magnifique et porte de beaux fruits.

Les enfants dépassent une jeune femme en robe bleue a l’air de mère modèle portant du linge et pénètrent dans la maison.

(Intérieur jour puis nuit)

Ils aboutissent au grenier où se poursuit leur bagarre. Une valise dégringole et ouvre le cuir chevelu de l’un des frères qui s’attrape la tête a deux mains. L’autre semble fasciné par le contenu de la valise.

Il sort du bric à brac une vieille photo de famille dentelée. On devine à son expression qu’il ne l’a jamais vue.
Une famille nombreuse, vêtue à l’européenne, encadre un couple de jeunes mariés sur le parvis d’une église. Malgré la situation, la scène est sinistre.

Le petit blessé réagit enfin, et se jette sur son frère en rugissant. La valise déverse son contenu, dont une dague ornementée dont s’empare l’assaillant.

C’est alors que les ténèbres envahissent la maison. Dehors, une éclipse commence.

La haine du visage des enfants est effrayante. Assit sur la poitrine de son frère, le petit blessé va poignarder son frère quand surgit l’homme habillé en jardinier : leur père.

Ecumant, dans une rage indescriptible, il propulse le petit agresseur de l’autre coté du grenier d’un coup de pied avant de le frapper avec furie, encore et encore. Son visage est en sang.

Affolée, sa femme tente de l’arrêter. Il lui brise le nez d’un revers et elle tombe à coté de l’enfant rescapé qui les observe bouche bée.

Les poings dégoûtant de sang, l’homme se relève et se tourne vers eux. Le sang coule sur la dague qu’il tient à la main.

Le petit qu’il a lâché va se réfugier à côté de son frère, dans les bras de sa mère.

Silence terrible. Des larmes courent le long des joues de l’homme, qui semble revivre un très vieux cauchemar.

Les ténèbres de l’éclipse s’étendent, et couvrent la scène.

(Intérieur jour, crépuscule. Images ‘normales’)

L’homme se réveille en sursaut. Il est assit à une place de train, près de la vitre.

Il fixe intensément le paysage. De près, on ne peut que remarquer les cicatrices au nez et à l’arcade, vestiges d’un très ancien passage à tabac.


Scène douze : (Extérieur jour).

L’enfant est au milieu d’un cimetière vallonné, sur une tombe de marbre.
Il porte toujours son horrible pyjama d’hôpital. Il a l’air plus étonné qu’effrayé.

Le cimetière se trouve au milieu d’un bois retourné à la jungle. A travers le dôme des branchage, la lumière du jour donne à la nécropole un aspect féerique.

En se retournant, l’enfant aperçoit une statue de marbre lui ressemblant étonnement. D’autres statues d’hommes jeunes aux traits familiers parsèment la nécropole.

Aucune trace de vie à part la végétation. Sans la lumière du jour, l’endroit serait sinistre.
Certaines tombes sont minuscules, mais certains tombeaux sont de véritables temples où règnent une obscurité inquiétante.
Fréquemment, des visages rappelant ceux des photos de la valise de la scène 11 sont sculptés sur la pierre. Ces visages sont vieux, inquiétants, sinistres. Ils semblent jauger celui qui les observe.

Un peu inquiet, l’enfant avance dans les sous bois. Il découvre un tombeau/temple dans lequel il semble y avoir une certaine agitation. De l’autre côte, le cimetière descend sur un nombre incroyable de tombes, jusqu’à un fleuve gigantesque, large comme l’Amazone.

L’enfant s’approche en se dissimulant. A l’intérieur, des personnes vêtues de vêtements sombres (ils ressemblent à des rabbins) se livrent à un étrange rituel autours d’un petit corps.

L’enfant les observe fasciné, mais attire leur attention en poussant un cri : il vient de se rendre compte que ses mains sont tâchées de sang.

L’enfant est maintenant terrorisé. Il s’enfuit en descendant la pente vers le fleuve et serpente entre les tombes. Il est persuadé d’être poursuivi.

Il finit par se jeter dans un arbre emporté par le courant du fleuve aux eaux jaunes, et n’aborde la berge que beaucoup plus loin. La vie a ici repris ses droits : il y a des insectes, des oiseaux….

Bien lui a pris d’avoir rejoint la terre : le fleuve se jette dans une gigantesque cascade.
Le spectacle est à couper le souffle. Le fleuve se jette dans un énorme cénote, un trou aux parois horizontales de proportion cyclopéenne.

Du fond invisible jaillit un arbre titanesque, dont les racines doivent toucher le centre du monde, et dont les branchages se mêlent au ciel.

(Intérieur nuit. Hôpital)

La porte de la chambre d’hôpital de l’enfant s’ouvre, révélant la lumière glauque du couloir.
La forme suante de l’infirmier obèse se profile à la porte.

Il entre précautionneusement en refermant la porte. Agitée rageusement par le vent, la cime de l’arbre semble former une main menaçante qui tente de s’approcher de la fenêtre.

Assommé par ses calmants, attaché dans son lit, l’enfant continue de dormir les yeux ouverts.


Scène treize : (Intérieur jour)

La femme est en nuisette dans sa salle de bain de son hôtel minable. Elle vomi dans l’évier, puis se regarde dans la glace en s’essuyant la bouche.

Son regard exprime le même dégoût que celui qu’elle avait lancé à son mari quelques jours plus tôt.

Elle enlève son alliance et emplit sa main de comprimés. Elle va se suicider.

Son geste est interrompu par la sonnerie du téléphone. Elle s’empresse de décrocher. Ce qu’elle entend semble lui porter un coup terrible.


Scène quatorze : (Intérieur jour. Hôpital).

La femme est maintenant dans le couloir de la salle Neuro. Elle hurle face au vieux psy et aux deux flics dépassés.

Les patients et le personnel médical les regardent d’un air gêné.

La femme est en pleine crise de nerf. Elle a passé un manteau sur sa nuisette, et n’a pas pris le temps de réajuster sa coiffure, ni son maquillage qui a coulé.

Les deux flics tentent de l’empêcher d’attendre la porte de la chambre où son fils est hospitalisé. Ils ne retiennent que sa veste.

La femme pénètre dans la chambre et son corps se tétanise d’horreur.
L’arbre de la cour intérieure s’est déraciné pendant la tempête de la nuit. Ses branches ont crevé la vitre pour pénétrer le corps du gros infirmier qui n’a pas dû mourir sur le coup.

Il n’y a aucune trace de l’enfant dans la chambre. Il semble s’être évaporé.


Scène quinze : (Extérieur jour)

Sur le quai désert d’une gare, le vieil homme de la photo attend son fils.
Il est digne, mais anxieux.

Un pressentiment le fait se retourner. Trop tard, l’homme au trench coat est sur lui. Sa lame lui perce le bras.

Le vieux se dégage d’un bond. Il n’a pas l’air surpris de reconnaître dans l’homme au trench coat son autre fils. Il tend vers lui trois doigts ensanglantés, comme pour lui lancer un sort.

L’autre ricane, sa lame tendue vers son père.
« Ca ne marchera pas sur moi, ‘Papa’. Tu ne reconnais pas la dague ? »

Le père considère l’arme, effrayé. (C’est celle qui se trouvait dans la valise de la scène 11) .

Il s’enfuit vers la gare de triage.
L’autre goûte son sang avec délice, puis fixe un point invisible entre les wagons désaffectés. Il semble savoir ou va le vieux. Il marche tranquillement vers sa victime.

Il pénètre dans un vieux wagon encombré de boîtes vides et putrescentes, prend son temps et tombe avec stupéfaction sur une silhouette humaine peinte à la va-vite d’une main ensanglantée sur une paroi, au cœur de laquelle est fixé une vieille photo.

Il comprend qu’il s’agit d’une sorte de leurre. Il se retourne pour voir un briquet zippo lancé de l’extérieur tomber sur la garniture de paille d’une caisse éventrée. Aussitôt, le vieux ferme la porte coulissante du wagon et baisse la clenche.

Il saigne abondamment et tombe adossé à une roue. Une épaisse fumée âcre se dégage maintenant de toutes les minces ouvertures du wagon.
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olivier
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MessageSujet: Re: L'Extase et l'Agonie   L'Extase et l'Agonie EmptyJeu 1 Déc à 9:54

Scène seize : (Extérieur jour) .

L’enfant est maintenant dans l’arbre gigantesque. Debout au creux d’une branche, il contemple le superbe spectacle de la cascade et des parois abruptes et au delà de toute la vallée luxuriante.

Un fort vent (comme au sommet d’un phare) secoue ses vêtements d’hôpital et ses cheveux.

L’enfant se sent bien. Il étire ses bras comme pour saisir le soleil qui perce entre les branches gigantesques.
L’âme comme un univers, l’enfant embrasse l’arbre de la connaissance Kabbalistique. Il est le tronc dont les fruits, les Séphiro, sont des galaxies tournoyantes, et dont les branches plongent dans une lumière infinie et bienfaisante.

L’enfant semble communier avec Dieu.

C’est alors que les ténèbres de racines prennent forme d’hommes en noirs (les rabbins de la Nécropole) pour l’entraîner, hurlant, dans les enfers.


Scène dix-sept : (Extérieur jour)

L’homme attend sur le quai de la gare à coté de son train, insensible à la panique due à l’incendie qui dévore la gare de triage. Il porte toujours sa veste froissée, et n’a pour bagage qu’un sac de sport neuf.

Il est aussi insensible et solitaire qu’un roc émergeant de l’océan.

Il fixe la foule affolée à la recherche de quelqu’un.
Une main ensanglantée se pose sur son épaule. Son père en larme le prend dans ses bras. L’homme se permet enfin de pleurer.


Scène dix-huit : (Intérieur jour)

Nous sommes dans le salon de la maison du père.
Le fils est assis à une table, et boit les paroles de son géniteur.
Ce denier, le bras bandé à enlevé veste et chemise. Sec, râblé, il ressemble à un vieux marin.

Il sort une vieille clef et ouvre un placard européen massif. Il s’y trouve une Thora, une vieille sérigraphie de l’arbre Kabbalistique, et tout un bric à brac vaguement occulte : une sorte d’hôtel des ancêtres.

« Nous sommes ce que notre famille fait de nous. Ou l’inverse de ce qu’elle veut faire de nous. Mais pas autre chose. »

Il sort un flacon de cristal contenant du vin, et en sert un verre à son fils.

« Notre famille à fait certains choix dans le passé. Cela lui à permis de survivre. De prospérer.
Mais à un prix terrible ».

Le vieillard se verse un verre. Son fils avale le sien sans le quitter des yeux.
« Il y avait un rituel pour que le pouvoir se transmette à chaque génération.
Nous-nous nourrissons de la mise à mort de certains des nôtres. »
« Les assassins devenaient les Patriarches de la famille. »
« Je n’ai pas voulu de ça pour mes enfants. »

Le vieil homme est très ému.
« Je me suis enfuis. J’ai commencé une autre vie. »
« Quand je vous ai eu, j’ai cru… »
« Mais on n’échappe pas plus à son sang qu’à sa propre mort. »

L’homme regarde son père et semble se sentir mal.
« Je ne sais pas comment ton frère à appris, mais il a enclenché un nouveau cycle. »
« Tons fils a tué son frère. Et maintenant, c’est ton propre frère qui vient pour toi. »

L’homme lutte désespérément. Il comprend que le vin était drogué.
Plein de compassion, son père sort une dague du placard.
« Adieu. Prends soin de ton unique enfant. »

L’homme s’effondre sur la table.
« Moi, je vais mettre fin à tout ceci ».

Le vieil homme recueille le sang de son fils assommé dans une coupe d’argent après l’avoir entaillé de sa dague.
Il sort l’original de la photo de la scène 1, et verse dessus un peu de sang.


Scène 19: (Extérieur jour)

L’homme se rend compte qu’il est au milieu d’une Nécropole (cf scène 12). Il a à la main la dague que son père à sorti du placard.
Il tombe en arrêt devant la statue de son fils. Un hurlement perce le silence de mort du lieu.

L’homme se met à courir vers le temple tombeau ou son fils avait espionné la cérémonie.
Les hommes en noir y torturent son enfant. Entravé sur une stèle de marbre, les hommes en noir ont dépecé le corps mort de son jeune frère et s’apprêtent à le faire ingurgiter au jeune meurtrier entravé.

L’homme, hurlant comme un démon bondit au milieu de la cérémonie et repousse sous la menace de son arme la vague de ses ancêtres prêts à accueillir un nouveau membre :

Il libère son fils qui se blottit dans ses bras. Sous le regard hilare des hommes en noirs.
Ceux-ci semblent ravi de l’aubaine et se rapprochent doucement. Leur visage exprime un désir et une veulerie sans limite. La dague n’a nullement l’air de les effrayer.


Scène vingt : (Extérieur nuit)

Le vieil homme semble prier dans les ruines d’un temple protestant désaffecté. Il est vétu des affaires de son fils. Il porte sa veste, son sac de sport à ses côtés. Sa poitrine est couverte de sang séché, et il a face à lui le portefeuille de son fils, ouvert sur la photo de sa femme et de ses enfants.

Entre ses mains, il a un revolver.
« Pas d’alliance » murmure une voix prêt de lui.
L’homme se lève aux aguets.

« Pas d’alliance » répète la voix.

Soudainement, une ombre se matérialise devant lui et lui plante la dague dans le torse.
Le vieil homme vacille.

« Tu ne porte même pas l’alliance de mon frère , et tu veux me faire le coup du leurre deux fois de suite ? »
« J’ai tout de suite compris.»

Le vieux s’effondre comme une marionnette sans fil quand l’autre retire le poignard d’un geste vif.
« On ne devrait pas vieillir ».

L’homme au rain coat s’accroupit et étale le sang de son père pour former une petite flaque noirâtre. Un visage d’homme en noir y apparaît, triomphant :

« Où est-il ? » demande t’il au faciès grimaçant.
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olivier
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MessageSujet: Re: L'Extase et l'Agonie   L'Extase et l'Agonie EmptyJeu 1 Déc à 9:55

Scène vingt et un : (Intérieur jour)

La mère est de nouveau dans sa maison (celle de la scène un). Elle a pris le temps de s’habiller : elle porte maintenant une tenue de jardinier.
Dans un coin de la cuisine, on remarque des sacs poubelles débordant de mauvaises herbes et de pommes pourries.

Le visage de la femme semble serein. Elle ne porte plus de maquillage, mais fixe le téléphone. Elle attend.

Pris d’une soudaine inspiration, elle prend un seau et des produits ménagers et monte à l’étage nettoyer les restes du drame.

Elle pénètre dans la chambre, ouvre les fenêtres, et contemple sans ciller les traces de sang.

Elle attrape alors son ventre à pleine main et tombe sur ses genoux, en proie à une profonde nausée.


Scène vingt deux : (Intérieur jour)

L’homme au trench coat fait sauter la porte de l’appartement de la prostituée.

Elle est allongée dans sa chambre, dont toutes les bougies sont allumées. Vêtue d’une robe blanche qui lui donne l’air d’un ange, elle a l’air paisible.
Un de ses clients l’a étranglé à l’aide d’une ceinture.
Le micheton meurtrier est en train de pleurer toutes les larmes de son corps à son chevets.

L’homme au trench coat se précipite, écrase le visage du meurtrier pathétique.
Debout sur le lit, il secoue le cadavre à pleins bras.

« L’alliance ! » Hurle t’il.
« Qu’as tu fais de l’alliance ! »

Le visage toujours paisible bascule en arrière, semblant lui envoyer un sourire ironique.


Scène vingt trois : (Intérieur jour)

Dans le temple, le cercle rieur va se refermer sur le père et l’enfant comme une mâchoire.

Une apparition d’un éclat éblouissant se révèle soudain. Le soleil de l’arbre Kabbalistique gravé sur l’un des murs luit comme un incendie.

L’image de l’alliance fait place à celle du soleil. Elle est dans la main d’une femme angélique : le spectre de la prostituée.

Les hommes en noir reculent, puis lèvent les mains en signe de malédiction. Les branches de l’arbre de pierre, noires comme l’ébène, se mettent à dévorer l’apparition.

Le visage de l’homme prend alors une expression comparable à celle de la déesse/prostituée et il attrape les rayons mourants du soleil grâce à sa dague pour les projeter sur les hommes en noir.

Ceux-ci sont aussitôt dévorés par les branches de l’arbre.

Au milieu du chaos, l’homme prends la femme dans ses bras, et guidé par son fils se met à courir vers l’immense fleuve jaune.


(Extérieur jour).

Exténué, l’homme dépose la femme au bord du lac.
Celle-ci lui parle très doucement, comme à un enfant.

« Reprend ton alliance. Elle m’as déjà libéré. »
« Le passeur va venir. Donne-moi un objet pour le payer. »

L’homme lui donne sa dague.
Elle l’embrasse comme un enfant.

Derrière elle, la forme d’une embarcation conduite par le passeur des morts apparaît.
Son visage est celui du vieil homme (le père de l’homme) .

La femme pénètre dans l’embarcation, et tous deux partent vers l’autre rivage.

L’homme est effondré, son fils le console.
« On ne peut pas rester ici. Viens. »

Dans les hauteurs, les hommes en noir rescapés sifflent de colère.


Scène vingt cinq : (Intérieur jour).

Un cercle lumineux se fait dans la maison. Sortant comme de la gueule d’un four, père et enfant dans le salon familier.

« Maman est là, je le sens ! » s’exclame l’enfant.
L’enfant se précipite joyeusement à travers la maison en appelant sa mère.

L’homme, parfaitement sûr de lui, réduit la taille du cercle jusqu’à ce qu’il ne soit qu’un mince anneau qu’il enfile à son doigt.

L’enfant découvre la forme familière de sa mère dans la cuisine. Il est surpris quand il se rend compte qu’il ne s’agit que d’un mannequin couvert de vêtements féminin sur lequel une photo a été accrochée.

« Je n’ai pas eu le temps de fignoler, mais on dirait que ça a encore marché » dit un inconnu effrayant armé d’un couteau.

« Appelle ton père. »


Scène vingt six : (Extérieur jour)

L’homme est dans le jardin. Il est ravi de voir que son épouse en a pris soin. Il renifle avec tendresse le parfum émanant du chapeau de jardinier.

Il saisit une bouteille d’essence pour incendier un tas de feuilles et de brindilles mortes.

C’est alors que retentit l’appel déchirant de son fils.

(Intérieur jour)

Il se précipite. Dans la cuisine l’attend son frère, la main sur l‘épaule de son fils.
L’enfant à l’air indemne, mais un mince filet de sang coule de l’une de ses paupière qui est fermée.
Dans son autre main, il tient fermement la dague.

L’homme porte les vêtements qu’il lui a volé.

« Maintenant, donnes-moi l’alliance, et je pourrais être toi ».
- Et mon fils ?
- Il ne risque plus rien. En sacrifiant son frère, il t’a donné le pouvoir et est devenu l’un des nôtres. Dans la famille, le meurtre du frère donne le pouvoir au père. »
- Tu n’est pas son père !
- Mais je peux le devenir… Si j’ai assez de symboles pour tromper cette réalité, ton pouvoir me reviendra. Je prendrai la place qui m’est due au sein des Patriarches.
Ma petite tricherie sacrée leur plaît beaucoup
Même ton propre fils y croira. »

Le couteau se pose sur la gorge de l’enfant. L’homme retire lentement son alliance et la jette à son frère.

« Je vois que tu as apporté de quoi réchauffer l’ambiance. Asperge-toi »
L’homme, qui tient toujours la bouteille d’essence à la main, obtempère sans mot dire

« Tu la connais celle là ? C’est Papa qui me l’a apprise. »

L’agresseur s’allume une clope et jette son briquet sur son frère qui s’embrase sans bouger.
L’agresseur rejette alors l’enfant pour jouir de son triomphe et profiter du spectacle.

L’homme en flamme brise alors la bouteille et se jette sur lui comme autrefois, insensible aux coups de couteaux qui lui labourent le corps.

Il domine son frère hurlant tel un archange flamboyant et le castre grâce au tesson de bouteille.
Des branches sanglantes jaillissent du sexe tranché pour dévorer le frère maudit. Ce dernier pourrit en libérant de toutes ses blessures des masses de vers qui semblent aspirés par le sang répandu sur le plancher.
Il disparaît, laissant derrière lui dague et anneau sur le sol souillé.

Le feu s’éteint, mais l’homme n’en a cure. Il prend doucement son enfant groggy dans ses bras brûlés, sort dans son jardin et le dépose délicatement contre le pommier du jardin, dans un nid d’herbe coupé.

Son regard entraîne celui de son fils dans le soleil trônant au sommet de l’arbre qui se balance paisiblement dans le ciel.

Puis il meurt. Son visage brûlé exprimant la paix.
C’est maintenant son fils qui le berce.


Scène vingt sept : (Intérieur jour)

Nous sommes dans un aéroport, au milieu d’une foule anonyme.
La vue nous emmène dans les toilettes des femmes.

En vue subjective, nous voyons un sac de voyage en cuir d’ou dépasse un billet d’avion.

Assise sur la cuvette, une paire de lunettes noires masquant ses yeux cernés, la femme considère gravement le résultat d’un test de grossesse : ‘Positif’.
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